Quand la sauvagerie médiatico-politicienne est l’unique réponse à la clairvoyance politique
10 mai 2022Tout a commencé le 10 avril 2022 un soir de défaite rageante, car si courte et qui aurait pu être évitée. Les jours qui ont suivi ont été difficiles avec une immense rancœur et surtout une colère contre ceux qui avaient contribué à cet échec. Et l’on repartait, comme d’habitude si j’ose dire, sous le joug de cette terrible comédie d’un nouveau duo Macron/Le Pen qui ne pouvait se terminer que par la victoire de Macron pour un second mandat plus dur et plus monarchique que jamais, un « second empire » en quelque sorte. Et je pensais à cette résignation qui allait reprendre le dessus et faire reculer la mobilisation pour les législatives avec pour conséquence une Assemblée Nationale peuplée ultra majoritairement de députés play-mobil plus godillots que jamais papillonnant aux ordres du monarque. Et je pensais aussi au délitement et à la fracturation du pays qui allaient se finaliser avec l’abandon définitif des valeurs essentielles inspirées de la philosophie des Lumières, des grands textes de 1789 et de la refondation portée par le CNR en 1945, jetant aux orties à la fois les urgences sociales, démocratiques et les grands enjeux climatiques.
Mais en réalité les gens étaient toujours en colère et ne se résignaient pas à accepter une telle pantalonnade aux conséquences tragiques pour eux.
C’est alors que le 19 avril, au cours d’une interviewe exceptionnelle sur BFMTV Jean-Luc Mélenchon propose aux 7 700 000 français qui l’ont soutenu et à tous les autres de « l’élire 1er ministre » lors des prochaines législatives en élisant une majorité de députés de l’Union Populaire. Si cette expression ou celle du « 3ème tour » sont institutionnellement impropres elles ont l’avantage par le raccourci qu’elles présentent d’insuffler de nouveau l’espoir, de rasséréner et de rassembler les esprits en leur signifiant que le combat n’est pas terminé, d’empêcher l’enthousiasme et l’espoir de la présidentielle de retomber et donc de bloquer le processus de résignation et d’abstention qui suit habituellement une présidentielle et qui de ce fait donne au président fraichement élu une majorité pléthorique à l’Assemblée Nationale.
Dès le lendemain et les jours qui suivirent, cette annonce fut d’abord accueillie médiatiquement et par les adversaires de l’Union Populaire au mieux par des ricanements moqueurs, au pire par des pseudos leçons de constitutionnalité en prenant au pied de la lettre ces deux expressions sans se rendre compte ou ne se souvenant plus qu’au-delà des mots la Constitution actuelle dont ils sont pourtant les défenseurs permet tout à fait de porter à la tête de l’Etat deux orientations différentes voire opposées : ça s’appelle une cohabitation qui donne enfin à voir une Assemblée Nationale non cadenassée et non soumise par le Président et donc pouvant exercer avec le gouvernement tout son pouvoir très étendu pour mener la politique véritablement choisie par les français car sans chantage au barrage. Il n'y a donc dans cette démarche aucune connotation de coup d'Etat comme nos adversaires tentent de le faire croire.
En réalité tous ces gens plutôt bas de plafond, alliés pérennes contre l’antilibéralisme, pensaient que cet angle d’attaque suffirait à déstabiliser Jean-Luc Mélenchon et ses équipes. Pour leur malheur ils n’avaient pas analysé assez finement l’allocution de ce dernier au soir du premier tour de la présidentielle, et notamment sa tonalité optimiste, et ne savaient pas à fortiori ce qui allait arriver venant compléter cette annonce. En attendant sur le terrain j’ai pu constater en faisant du porte à porte que les citoyens rencontrés étaient très réceptifs à la perspective posée.
LFI/UP adressa dans la foulée quatre lettres aux différents partis qui avaient fait défaut à l’union pour la présidentielle, leur proposant des rencontres bilatérales afin de rebâtir une union programmatique et électorale pour aborder ensemble dès le premier tour les élections législatives pour les gagner et appliquer le programme. C’était le deuxième scud que les libéraux, de droite et de gauche, et l’extrême droite n’avaient pas vu venir. La rapidité de ce coup de génie stratégique et politique en deux temps a tétanisé tous nos adversaires qui n’ont plus trouvé comme riposte que le dénigrement en moralisant EELV, le PS et le PC, les enjoignant de ne pas répondre positivement à cette alliance avec le diable Mélenchon au risque de perdre leur âme (!) tout en présentant ce dernier comme revanchard et hégémonique. Mais ce n’était que le début.
Dès que les négociations ont débuté ce fut un déluge de feu, un véritable tapis de bombe contre cette démarche démocratique. Ces négociations n’étaient pas faciles, elles furent ardues car complexes notamment avec le PS. Ces attaques indignes, ces délires mensongers et ce discours moralisateur qui allaient d’une partie du PS au Rassemblement National (incroyable !) avaient bien entendu pour but de faire échouer ce processus. Tout le monde a tenu bon et dès que les annonces d’accord commencèrent à tomber les attaques redoublaient atteignant une hystérie politico-médiatique bien plus sauvage et intense que celle provoquée par l’entrée certaine des chars soviétiques dans Paris si la gauche gagnait l’élection de 1981, et ce n’est pas peu dire. D’après Cambadélis (éléphant PS), avec la Nouvelle Union Populaire la France deviendrait la Corée du Nord, rien que ça, sans parler des enragés comme Cohn Bendit, Luc Ferry, José Bové et bien d’autre. Le pire dans ce capharnaüm d’injures et de mensonges c’est que tous ces gens qui ont prôné le barrage contre le RN (seulement au second tour) se retrouvent en sa compagnie « militante » dans cette grande proximité d’aboiements pour de facto faire barrage à Mélenchon et surtout à la politique de rupture que porte la Nouvelle Union Populaire, ce qui peut s’illustrer par les propos de Valls qui « préfère TOUT à la NUPES »!
Finalement à part le NPA qui a refusé de signer un accord mais qui s’est engagé à soutenir les candidatures qu’il considère comme de rupture, EELV, PCF et PS ont signé cet accord programmatique et électoral, et c’est historique. Je note que le déchainement médiatico-politique a été et est particulièrement violent contre le PS ! Les journalistes et éditorialistes du parti médiatique ont pris fait et cause pour les « éléphants » qui eux-mêmes joignent leurs barrissements haineux à cette orchestration pitoyable. Le poids des pachydermes et de quelques autres avait fait s'avachir ce parti à droite, je crois que leur départ est et sera pour le PS un moment de clarification et de libération, un retour aux fondamentaux.
Pourquoi tant de haine concertée ? La réponse est simple : la macronie au sens large et son assurance vie qu’est le RN, ont peur. Aucune dynamique de leur côté : le petit soufflé est retombé tandis que du côté de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale la dynamique n’a pas cessé et s’amplifie. Les premiers sondages donnent ce pôle populaire largement en tête ce qui n’empêchent pas nos adversaires sous les camouflages les plus divers et avec l’aide de sondeurs affidés d’affirmer que nous n’arriverons pas à avoir la majorité absolue des sièges. La même campagne de démoralisation que lors du 1er tour de la présidentielle. Bien évidemment rien n’est joué mais nous sommes optimistes. La Convention de la NUPES qui s’est tenue le 7 mai 2022 à Aubervilliers a constitué un évènement exceptionnel et bien plus historique que la flagornerie médiatique d’une investiture présidentielle banale à pleurer. Les compteurs de lecture sur les réseaux sociaux ont littéralement explosé. Les différentes interventions ont été à la hauteur de l’évènement et des enjeux. (voir la vidéo ci-dessous)
Je vous invite également à lire l’article paru dans « L’Insoumission » relatif à l’offensive médiatique contre la NUPES. Edifiant!
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